Gérard et Barbara Wyss élèvent des poules pondeuses et des veaux à l’engrais dans leur exploitation à Châbles (FR). Le couple d’agriculteurs déploie de nombreux efforts pour que tous leurs animaux se sentent particulièrement à l’aise.
« Les poules sont sensibles à la météo : quelques gouttes de pluie ou un coup de vent et elles rentrent ! » précise en souriant Gérard Wyss. Et effectivement, la bise souffle lors de notre visite en ce début d’automne, sur les hauteurs du lac de Neuchâtel à Châbles-Cheyres (FR) et la majorité des poules de Gérard et Barbara Wyss se sont réfugiées à l’intérieur du poulailler. Cependant, les poules sont aussi curieuses de nature. Ainsi, lorsque le couple Wyss pénètre dans l’enclos extérieur, elles sortent du poulailler, viennent à leur rencontre et se laissent même caresser. Comme l’explique Barbara Wyss : « Ce sont des animaux très sensibles, qui remarquent aussitôt les moindres changements. »
Depuis 1999, Gérard et Barbara Wyss exploitent en location la Ferme du Tierdzous et ont repris l’exploitation en 2004. Ils élèvent quelque 12 500 poules pondeuses. De plus, chaque année, quatre lots de 45 - 50 veaux sont sevrés, parmi lesquels environ 50 taurillons sont engraissés sur l’exploitation. Depuis le début de l’année, Gérard Wyss s’est mis en communauté PER avec son neveu Mark Burgunder, qui a repris un domaine dans le même village. « Il s’occupe des grandes cultures, ce qui me permet de me focaliser sur l’élevage des animaux », précise l’agriculteur.
Un emploi du temps minuté
La journée de Gérard Wyss commence tôt avec un tour du poulailler, le ramassage des œufs qui ont été pondus hors des nids ainsi qu’un contrôle général des animaux et des installations. Avec ses œufs d’élevage en plein air certifiés IP-Suisse, l’agriculteur fribourgeois respecte les normes très strictes d’élevage et possède un poulailler équipé selon un système particulièrement respectueux des animaux, avec une aire à climat extérieur protégée. Chaque jour, les poules peuvent ainsi gratter à l’air libre ou sous l’abri et prendre des bains de sable.
Dans le poulailler, les poules se déplacent librement, picorant leur nourriture et grattant dans la litière. Elles pondent leurs œufs dans des nids spéciaux. Pour dormir, elles se retirent sur des perchoirs au sommet de la volière. « Les poules sortent au minimum cinq heures par jour. Pour leur bien-être, nous respectons un horaire strict, elles sont rentrées à 17 heures. Les lumières sont progressivement réduites pour une extinction complète à 19 heures », explique le couple.
Les poules mangent principalement du maïs, du blé et du soja. « Chacune d’entre elle ingère environ 120 g d’aliments par jour et pond un œuf d’environ 65 g presque chaque jour », relève Gérard Wyss. Le soir, leur ration est complétée avec des coquilles d’huîtres concassées. « C’est un apport naturel en calcium qui assure la dureté des coquilles d’œufs et le maintien d’un squelette solide », précise-t-il.
Œufs blancs ou bruns
La couleur de la coquille dépend de la race des poules. En règle générale, les œufs à coquilles blanches sont produits par des poules à plumes blanches alors que les œufs bruns proviennent de poules au plumage brun. Chez les Wyss, toutes les poules sont blanches alors les œufs sont blancs… et beiges ! « Nous avons deux races de poules : les LSL classic et les sandy », explique l’agriculteur, « les poules sandy ont un plumage plus foncé sous les ailes et pondent des œufs beiges. »
Diverses voies de distribution
Le ramassage des œufs a lieu deux fois par jour, à 6h00 et à 13h00 de manière automatisée. Le couple trie ensuite les œufs manuellement selon leur calibre et leur qualité. « Nos œufs sont vendus à EiCO. Nous gardons 10 % de la production pour la vente directe », souligne le couple Wyss. Trois fois par semaine, un camion de TRAVECO vient ainsi chercher quelque 20 000 œufs.
Barbara Wyss s’occupe de la vente directe. Elle livre notamment des œufs chez Volg à Cheyres (FR) et LANDI à Estavayer-le-Lac (FR) et Payerne (VD) ainsi que chez les revendeurs et restaurateurs de la région.
Une garde d’animaux exemplaire
Quatre fois par année, Gérard Wyss accueille 45 veaux à l’étable pour leur engraissement, un travail qui demande une surveillance accrue les premiers jours. A leur arrivée dans l’exploitation, les veaux sont examinés : prise de température corporelle, contrôle ombilical et administration de sélénium et de fer. Les soins préventifs sont aussi effectués rapidement avec une première injection de vaccin dès leur arrivée, suivie de deux autres injections au cours des deux premiers mois. « La prophylaxie nous permet de réduire considérablement l’utilisation d’antibiotiques durant cette période sensible de la vie des veaux », affirme Gérard Wyss. Si les veaux présentent une température corporelle élevée, l’agriculteur fait appel au vétérinaire, qui prescrira, selon la situation, un traitement et une médication adaptés. Quelques jours après leur installation, les veaux sont tondus et traités contre les ectoparasites (les poux notamment).
Une grande importance est accordée au bien-être des animaux. Outre la buvée de lait, les veaux disposent continuellement d’eau et de foin dans l’étable dans laquelle ils sont abrités. A partir de quelques semaines, les veaux reçoivent une alimentation progressive constituée de fourrage et de concentrés, afin de favoriser leur croissance jusqu’à 200 kilogrammes. De ces 45 veaux, Gérard Wyss en garde généralement douze pour un engraissement final jusqu’à 550 kilogrammes. En ce qui concerne l’engraissement des veaux, Gérard Wyss peut compter non seulement sur l’aide d’un employé, mais aussi sur celle de sa femme Barbara. « Elle est plus patiente avec les veaux que moi, confie-t-il, on se complète bien ! »
Aperçu du domaine
Commune Cheyres-Châbles (FR)
Altitude 600 m ü. M.
Surface 35 ha
Animaux 12 500 poules pondeuses, 50 veaux de sevrage et taureaux d'engraissement
Cultures Pommes de terre, betteraves, colza, maïs, orge, blé, triticale, tournesol
LANDI LANDI Centre Broye