fenaco société coopérative soutient la chaire de sélection végétale moléculaire de l’EPFZ depuis 2016, via une donation à la ETH Zurich Foundation (lire article du 6 juin 2016). Son but est de fournir une contribution importante en faveur de l’avenir de l’agriculture et du secteur alimentaire suisses. Le professeur Bruno Studer et son équipe sont au travail depuis une bonne année. Quels résultats les scientifiques ont-ils obtenus depuis 2016 ?
Pour être capable d’affronter l’avenir, l’agriculture aura aussi besoin de nouvelles variétés de plantes fournissant des rendements élevés dans des conditions climatiques changeantes, avec le moins possible d’engrais et de produits de traitement des plantes. La sélection de telles variétés nécessite toutefois beaucoup de temps. Les méthodes modernes de la biologie moléculaire, de la génétique et de la génomique permettent toutefois de gérer les processus de sélection avec plus d’efficacité. Le professeur Bruno Studer et son groupe de sélection végétale moléculaire sont en train de développer de telles méthodes. « Je suis convaincu qu’une forte sélection végétale suisse peut contribuer dans une mesure considérable à la production durable et efficiente de denrées alimentaires et de fourrage », explique le professeur Studer pour résumer la motivation qui l’anime.
Données et méthodes pour les sélectionneurs et pour des rendements plus élevés
Un des points forts des recherches du professeur Studer porte sur la description génétique de caractères reproductifs, comme l’autoincompatibilité ou la stérilité mâle chez les graminées fourragères. En exploitant ces mécanismes à dessein, on pourrait gérer la fertilisation au sein de populations de sélection, sans réduire la diversité génétique. Cela permettrait d’augmenter nettement le rendement de graminées fourragères et d’en améliorer la qualité. Pour atteindre cet objectif il faut disposer de méthodes efficaces qui donnent aux sélectionneurs des informations sur les plantes avec lesquelles réaliser des croisements. C’est dans ce domaine que le professeur Studer et son groupe pourraient produire des résultats importants.
Trèfle violet riche en énergie pour remplacer les concentrés
L’équipe de chercheurs a en outre participé à une étude du potentiel génétique du trèfle violet. En collaboration avec le groupe du professeur Samuel Zeeman, elle a publié un article intitulé «Diurnal Leaf Starch Content: An Orphan Trait in Forage Legumes» dans la revue spécialisée «Agronomy». Son auteur principal, le Dr Michael Ruckle et d’autres auteurs de l’EPFZ et d’Agroscope ont analysé le potentiel génétique du trèfle violet pour produire de l’amidon.
L’objectif est de sélectionner un trèfle de haute valeur énergétique, en augmentant la teneur en amidon du feuillage, afin de couvrir les besoins élevés du bétail de rente en énergie et en protéines. Les auteurs parviennent à la conclusion que comparativement aux autres espèces de trèfle, le trèfle violet exprime un potentiel élevé et que l’amélioration de la composition de ses amidons au moyen de la sélection végétale moléculaire et de la biologie fondamentale est réalisable. Les résultats obtenus doivent aider les spécialistes de la sélection végétale à traduire leurs travaux dans la pratique.
Prix «Günter & Anna Wricke» pour des travaux innovateurs
Les travaux du professeur Studer ont également été reconnus hors de nos frontières. Le Prix «Günter & Anna Wricke» 2016 lui a été décerné en Allemagne en 2016 pour saluer ses travaux innovateurs. Créé en 2009, ce prix a été décerné pour la troisième fois à un jeune scientifique actif dans les domaines de la génétique appliquée et de la sélection végétale.