Depuis un an, LANDI Centre Broye propose un service d’aide pour les démarches administratives. Ces services sont payants et nécessitent de partager des données personnelles. Est-ce un frein ?
D’où est née l’idée de créer un service de prestations pour les démarches administratives ?
Margaux Barbey : Avant de travailler à LANDI Centre Broye, j’étais en charge des paiements directs au canton de Fribourg. Les démarches sont pointues et nécessitent de se tenir informé des dernières modifications pour être en règle. J’ai constaté les difficultés administratives que cela peut représenter pour un·e agriculteur·trice. Leur proposer un soutien pour ce type de démarches me semblait pertinent.
Quels sont les services proposés aux agriculteurs et agricultrices de LANDI Centre Broye ?
Margaux Barbey : Il y a trois catégories de services. Les prestations techniques sont les plus demandées, comme les dossiers PER, les bilans de fumure, mais aussi l’inscription au programme des paiements directs cantonaux vaudois et fribourgeois et le calcul des paiements directs ou les inscriptions à des labels privés. Je propose aussi une aide administrative comme la rédaction de courriers et de mails ou encore des prestations liées à la gestion du personnel d’exploitation.
Gaël Corminbœuf : J’ai connu Margaux lors de mes visites à l’administration cantonale. Ce service est un vrai « plus » pour les agriculteurs. Personnellement, je fais appel aux services de la LANDI pour les paiements directs, le bilan de fumure mais aussi la gestion du personnel. La production de tabac nécessite l’engagement de main-d’œuvre étrangère. Les démarches administratives sont très spécifiques et doivent être effectuées en pleine période de récolte, lorsque je dois être dans les champs, pas au bureau.
Les services sont payants et nécessitent de partager des données personnelles. Est-ce un frein ?
Gaël Corminbœuf : Non, c’est tout à fait normal que ces prestations soient facturées. Les administrations cantonales les facturent aussi. Pour moi, c’est un investissement utile, surtout pour les paiements directs. J’apprécie que le bureau soit situé à l’abri des regards et la confidentialité avec laquelle les demandes sont traitées.
Margaux Barbey : Nous établissons un contrat dans lequel nous garantissons la confidentialité des informations qui nous sont transmises. De son côté, l’agricultrice ou l’agriculteur reste responsable de ses données et confirme nous transmettre des informations correctes.
Quels sont les avantages de ce service ?
Gaël Corminbœuf : Mon métier consiste d’abord à travailler la terre, pas à remplir des documents administratifs ! C’est donc un vrai gain de temps. Je peux me consacrer pleinement à mon exploitation. Avoir un regard externe et professionnel sur mon exploitation est aussi un avantage. Le numéro du service est un portable : on peut envoyer un sms pour fixer un rendez-vous. Je n’ai pas besoin d’interrompre mon travail pour appeler aux horaires de bureau ou me changer pour aller à un rendez-vous. La proximité et la flexibilité de ce service sont des atouts.
Comment l’offre pourrait-elle encore se développer ?
Gaël Corminbœuf : Les prestations proposées sont complètes et me conviennent. Elles sont fournies par une personne spécialiste et très professionnelle.
Margaux Barbey : Les prestations n’incluent pas la comptabilité ou les déclarations fiscales, car je n’ai pas les compétences nécessaires pour le faire. Nous pourrions encore améliorer la vente de produits liés à la politique agricole. Nous avons en effet des conseillers techniques LANDI pour la jachère et disposons des exigences et données relatives à la politique agricole. Une offre de conseils spécifiques à cette thématique pourrait être proposée.
Ce service pourrait-il être développé chez d’autres LANDI ?
Margaux Barbey : Oui, bien sûr. Barto est un bon outil pour répondre à toute la partie technique de ce service. Cela devrait encourager les autres LANDI à proposer ce type de prestations.
Gaël Corminbœuf : Ce service est une plus-value pour la LANDI. En tant qu’agriculteur, j’apprécie le fait d’avoir un correspondant direct, connaissant mon métier et situé à proximité de mon exploitation.