La start-up databaum entend proposer des modèles de prévision précis pour les maladies de la vigne grâce à l’intelligence artificielle. Aux Feldtage 2023, Ernst Arn, Joe Eifert et Saurabh Pandey, les CEO, CTO et CSO (Chief Scientific Officer) de databaum, expliquent comment ils épaulent les viticulteurs et viticultrices dans la lutte contre les maladies des plantes grâce à des stations de mesure et à l’apprentissage automatique (machine learning).
Qui est databaum et quel est votre but ?
Ernst Arn : Nous développons des modèles de prévision précis qui nous indiquent la présence d’agents pathogènes dans la vigne et à quel stade. A partir des résultats, nous déduisons le moment utile pour une intervention ciblée afin de protéger les cultures. Sur cette base, les agriculteurs et agricultrices peuvent assurer leurs récoltes et maintenir une qualité élevée. Notre méthode constitue en outre une économie de travail, de temps et d’argent.
Sarubh Pandey : Pour ce faire, nous appliquons les connaissances scientifiques et les évolutions technologiques à l’agriculture. Grâce à notre solution, nous aidons les agriculteurs et agricultrices à travailler avec une grande précision tout en utilisant moins de ressources.
Votre solution mise sur l’intelligence artificielle. Comment ça marche ?
Joe Eifert : Tout commence par les données recueillies dans le champ via nos stations de mesure, telles que les données du champ et les données environnementales, météorologiques et relatives au sol. Sur cette base, nous développons un modèle de prévision aussi complet et précis que possible, avec un maximum de facteurs d’influence. Puis, le système apprend de manière autonome quels sont les paramètres importants, aboutissant à des prévisions toujours plus précises. C’est la partie « apprentissage automatique » (ou machine learning en anglais), une intelligence artificielle qui s’améliore continuellement en comparant les prévisions à la réalité.
Quel est l’avantage pour les agriculteurs et les agricultrices ?
Ernst Arn : Nous fournissons aux agriculteurs et agricultrices des prévisions très locales pour leurs champs et leurs conditions spécifiques. Ces données tiennent même compte de leurs travaux spécifiques dans les champs et leurs méthodes de culture. L’accueil de notre offre parmi les agriculteurs et agricultrices est très positif.
Sarubh Pandey : Nous travaillons en étroite collaboration avec les agriculteurs et agricultrices et apprenons à connaître leurs problèmes. En échange, ils obtiennent des informations de notre part et apprennent par notre projet.
A quel stade êtes-vous et quelles sont les prochaines étapes ?
Joe Eifert : Pour l’instant, nous collectons simplement le plus de données possible. Nous disposons à cette fin d’une centaine de stations de mesure dans toute la Suisse et travaillons en étroite collaboration avec les viticulteurs et viticultrices.
Ernst Arn : Nous avons débuté cette année et travaillons sur ce qu’on appelle des « notations ». De cette manière, nous analysons l’exactitude de nos prévisions dans le champ, puis adaptons notre modèle sur cette base. Nous attendons les premières conclusions fin 2023. En 2025, nous souhaitons pouvoir proposer un bon outil qui puisse aider les agriculteurs et agricultrices tous les jours dans leur travail.
Et pourquoi travaillez-vous avec fenaco ?
Ernst Arn : Pour nous, fenaco constitue un partenaire de premier plan et un multiplicateur, qui dispose d’un grand savoir-faire et d’un vaste réseau dans l’agriculture. fenaco a également reconnu l’importance croissante de la durabilité. D’autres contacts précieux sont aussi les grandes caves et le réseau de producteurs de vin de Suisse orientale et du Valais.